L’agriculture biologique pour un développement durable

Parmi tant de prévisions concernant le développement durable qui s’est révélé un impératif dans un monde où la surexploitation des ressources est un enjeu majeur, il est donc d’une importance capitale de faire mention de l’agriculture biologique comme étant une éventuelle solution parmi les plus efficaces.

<<Les ressources naturelles et environnementales qui sont utilisées pour la production et la consommation doivent être gérées de manière sociale et économiquement justes et en considération des besoins des générations futures.>>



Selon la FAO, l’agriculture biologique est un système intégré de gestion de la production qui favorise et améliore la santé des agroécosystèmes, y compris la biodiversité, les cycles biologiques et l’activité biologique des sols. Elle met l’accent sur l’utilisation d’intrants naturels (minéraux et produits dérivés de plantes) et la renonciation aux engrais synthétiques et aux pesticides.

L’objectif de l’agriculture biologique étant de promouvoir la durabilité, elle doit donc prendre en compte les dimensions écologiques, économiques et sociales. En d’autres termes, on peut parler de l’agriculture biologique comme étant:

– Une agriculture écologiquement durable

– Une agriculture socialement durable

– Une agriculture économiquement durable



L’agriculture biologique connaît un fort essor depuis les années 60. Les scandales sanitaires, liés à l’utilisation de pesticides notamment, se multiplient et amènent à reconsidérer un mode de culture plus respectueux de l’environnement, de la biodiversité et de la santé humaine. Quels sont ses avantages et ses limites par rapport au mode de culture traditionnel ?



Tout d’abord, pour pouvoir revendiquer un produit « bio », il faut respecter un cahier des charges très strict. Celui-ci est défini en Europe par un règlement datant de 2007. Des contrôles peuvent être effectués pour vérifier que les exploitations concernées répondent bien à ces exigences. De manière générale, l’utilisation d’OGM, de pesticides et d’engrais chimiques est interdite et l’utilisation d’intrants est limitée en favorisant la valorisation du compost. Les pesticides et engrais d’origine naturelle sont cependant autorisés. La rotation des cultures et le bien-être animal sont également mis en avant.



Les avantages

L’agriculture biologique a de nombreux avantages et de bénéfices non seulement pour l’environnement mais aussi pour la biodiversité et la santé humaine :

Une action bénéfique sur l’environnement : les pesticides et les engrais chimiques ont pour but de détruire toutes les formes de vie (animale et végétale) considérées comme « indésirables ». Leur utilisation entraîne alors la contamination ou la mort de petits animaux comme les vers de terre ou les insectes mais aussi de la flore locale. La biodiversité locale est alors déséquilibrée, ce qui peut mener à une stérilisation des terres et/ou une repousse plus vigoureuse des mauvaises herbes. Les nappes phréatiques sont aussi préservées par ce mode de culture.



Une action bénéfique pour la santé humaine : il a été démontré que certains pesticides comme le DDT peuvent accroître le risque de cancer et d’autres maladies. En effet, une petite dose de pesticide est absorbée par les aliments et ensuite ingérée par l’homme. Les agriculteurs, qui sont particulièrement exposés aux pesticides, vivent également en meilleure santé avec ce mode de culture. Les produits chimiques utilisés en agriculture conventionnelle favorisent également un terrain allergique.



Les inconvénients

Plus que des inconvénients, l’agriculture biologique présente aujourd’hui quelques limites par rapport à son homologue traditionnel :

Le rendement : en raison de la non-utilisation d’engrais et de pesticides chimiques, le rendement est plus faible qu’en culture conventionnelle. Cela entraîne une augmentation de la surface à cultiver pour obtenir la même quantité d’aliments mais surtout une augmentation du prix de vente. Bien que ce dernier ait largement diminué depuis les années 60, il est encore parfois peu accessible au grand public.



Le coût : pour obtenir la certification AB, les démarches peuvent être longues et coûteuses. De nombreux petits agriculteurs ne peuvent pas assumer ces coûts, même si en pratique ils n’utilisent plus de produits chimiques pour leurs cultures. La modification des installations peut aussi représenter un investissement important.

Le plus grand risque de maladies : sans produits de synthèse, les cultures sont plus sensibles aux maladies. Les produits d’origine naturelle ont encore du mal à être efficaces dans ces cas-là.



L’agriculture biologique présente encore certaines limites qui freinent son développement mais son impact fort sur l’environnement et la santé humaine doit inciter à favoriser son développement.

L’agriculture biologique a-t-elle donc une différence significative avec les autres types d’agriculture ?

Certainement ! Les types d’agriculture conventionnels, par souci majeur de maximiser leurs rendements et de mettre sur le marché des produits esthétiquement attirants, utilisent pas mal de produits chimiques, donc pas naturels ; et qui, au fil du temps, produiront des effets néfastes sur l’environnement, contraignant ainsi le principe de la durabilité écologique. Selon la FAO, la trajectoire actuelle qu’utilise la production agricole n’est pas durable et ce, en raison de ses effets négatifs sur les ressources naturelles et sur l’environnement. Un tiers des terres agricoles se dégrade, on note jusqu’à 75 pour cent de perte en ce qui concerne la diversité génétique des cultures et 22 pour cent des races animales sont en danger. Plus de la moitié des stocks en poissons sont pleinement exploités et, au cours de ces dix dernières années, quelque 13 millions d’hectares de forêts ont été affectés annuellement à d’autres usages.



Avec ces types d’agriculture, le principe de la durabilité économique est également affecté, car après avoir trop abusé des ressources du sol, ce dernier aura tendance à produire de moins en moins, la rareté va alors se créer, et donc économiquement, les prix des produits vont grimper empêchant à ceux ayant les revenus les plus faibles d’y avoir accès. Il est vrai que les produits issus de l’agriculture bio sont également jusqu’à date moins accessibles à cause de leurs prix, mais si beaucoup plus de gens parviennent à investir dans cet intérêt commun et que les politiques étatiques favorisent de plus en plus le développement de l’agriculture biologique, c’est sûr que les produits bio parviendront à devenir plus accessibles en ayant toujours la garantie pour la santé et l’environnement.



Citons encore la FAO qui stipule que les défis globaux auxquels notre époque est confrontée sont la rareté croissante et la dégradation rapide des ressources naturelles. La demande en denrées alimentaires, en aliments pour animaux, en fibres et en produits et services agricoles (notamment la récolte, l’élevage, la foresterie, la pêche et l’aquaculture) augmente rapidement. On prévoit que la croissance démographique sera plus élevée dans les zones qui dépendent de l’agriculture et qui ont déjà des taux élevés d’insécurité alimentaire.



Ces types d’agriculture portent aussi des contraintes à la durabilité sociale. La durabilité concerne également le respect de l’équité au sein et entre les différentes générations. En ce sens, l’agriculture biologique contribue au bien-être social en réduisant les pertes de terres arables, la contamination de l’eau, l’altération de la biodiversité, les émissions de gaz à effet de serre (GES), le gâchis alimentaire et l’empoisonnement par les pesticides. Pour le type d’agriculture contractuel, on parle principalement de l’atteinte aux conditions de travail et de vie satisfaisantes, notamment la dimension de santé environnementale.



Car de nombreux produits chimiques et également de mauvaises techniques utilisées dans l’agriculture contribuent considérablement à la déficience de la santé humaine et au changement climatique. Ce dernier réduit la résilience des systèmes de production et contribue à la dégradation des ressources naturelles. La température augmente ; les régimes climatiques modifiés et les évènements météorologiques extrêmes devraient s’aggraver de manière significative dans le futur.



On constate donc que ces types d’agriculture et ces systèmes de production sont très inefficaces et sont responsables de beaucoup de déséquilibres environnementaux.

Alors, l’agriculture biologique, une nécessité urgente ?

Si on veut réellement parvenir à un développement durable, on doit vraiment adopter un type d’agriculture qui produira des effets meilleurs que ceux cités plus haut. L’agriculture biologique est vivement recommandée !



Sources : Division du climat, de l’énergie et des régimes fonciers (NRC) de la FAO, IFOAM – Fédération Internationale des Mouvements d’Agriculture Biologique

https://www.agribio-aquitaine.fr

Rédigé par : Yourie Shelsie JEAN BATARD

*DDT : dichlorodiphényltrichloroéthane ou bis p-chlorophényl-2,2 trichloro-1,1,1 éthane ou encore le 1,1,1-trichloro-2,2-bis(p-chlorophényl

*AB : Agriculture Biologique

*OGM : Organisme génétiquement modifié

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