Ces substances qui tourmentent notre système endocrinien…

Avec l’évolution du monde, de nombreuses substances ont fait leur apparition. Celles-ci, ne font pas que nous faciliter l’existence, mais ont aussi des conséquences négatives et non négligeables sur notre vie. C’est le cas notamment des perturbateurs endocriniens dont vous avez sûrement déjà entendu parler. Nous allons découvrir ensemble ce qu’ils sont, leur mode d’action, sources et conséquences sur la santé.

Que sont les perturbateurs endocriniens ?

Selon l’organisation mondiale de la santé (OMS) les perturbateurs endocriniens sont « des substances ou des mélanges exogènes altérant les fonctions du système endocrinien et induisant de ce fait des effets nocifs sur la santé d’un organisme intact, de ses descendants ou au niveau des (sous)-populations ». Ils peuvent agir sur le métabolisme, le développement neurologique, l’immunité ou le système hormonal. En dérèglant ce dernier, ils peuvent affecter toutes les grandes fonctions des organismes vivants : croissance, reproduction, comportement, nutrition, métabolisme, système nerveux, etc. On peut les doser dans le sang, le tissu adipeux, le lait maternel, le liquide amniotique, le sang du cordon ou les urines.



Les perturbateurs endocriniens peuvent attaquer l’organisme de différentes façons :

en imitant l’action d’une hormone naturelle

en empêchant la fixation des hormones sur leur récepteur

en gênant ou en bloquant le mécanisme de production ou de régulation des hormones ou des récepteurs, modifiant ainsi les concentrations d’hormones présentes dans l’organisme.

Rappel sur le système endocrinien

Le système endocrinien intervient dans la régulation de l’organisme, en travaillant en synergie avec le système nerveux. Il est constitué de plusieurs organes appelés glandes qui se retrouvent disséminés dans l’organisme. Ce sont : l’hypophyse, l’épiphyse, la thyroïde, les parathyroïdes, les surrénales, et le thymus qui fonctionne dans l’enfance. Certains organes renferment du tissu endocrinien, qui leur permet de jouer un rôle mixte, de glande endocrine et exocrine ce sont : le pancréas (insuline et glucagon), les gonades, le rein (rénine et angiotensine) et l’hypothalamus.



Enfin, des médiateurs chimiques sont sécrétés par des cellules spécifiques dans : le cœur, l’estomac, l’intestin, la prostate ou le placenta. Le système endocrinien agit par l’intermédiaire d’hormones. Elles ne sont actives que sur certaines cellules (cellules-cibles) et stimulent la croissance et le développement, régulent les pulsions et les humeurs (pulsions sexuelles, violence, colère), contrôlent les grandes constantes physiologiques (température corporelle, glycémie, pression artérielle).

Quelques PE et sources

Les perturbateurs endocriniens sont divers. Ils proviennent principalement de l’industrie (incinération, isolation, surfactants, agents de nettoyage), de l’agriculture (pesticides organo-chlorés, insecticides, herbicides, fongicides et phyto œstrogènes) et des produits à usage domestique (plastifiants, résines, plastiques, retardateurs de flammes, cosmétiques, contraceptifs). Ces origines variées font que les perturbateurs endocriniens se retrouvent dans différents milieux de l’environnement à l’état de traces. Ainsi, les sources de contamination auxquelles les humains et les animaux sont exposés par inhalation, contact cutané ou ingestion, sont nombreuses. Beaucoup sont rémanents : ils persistent dans l’environnement de longues années et peuvent être transférés d’un compartiment de l’environnement à l’autre (sols, eau, air…) de longues années après qu’ils aient été produits.



La première source importante de PE sont les hormones naturelles ou de synthèse (œstrogènes, testostérone, progestérone…) et les produits de synthèse mimant leurs effets (contraception, substitution hormonale, hormonothérapie). Elles entraînent un risque indirect en rejoignant les milieux naturels, après avoir été excrétées dans les rejets humains ou animaux.

Le second groupe, bien plus large, comprend tous les produits chimiques et sous-produits industriels pouvant interférer avec le système endocrinien de l’homme ou de l’animal. Il comporte aujourd’hui plus d’un millier de produits, de nature chimique variée. Parmi les plus fréquents, on peut citer :

des produits de combustion comme les dioxines, les furanes, les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP)…

des produits industriels ou domestiques comme :

les phtalates, ou le bisphénol A utilisés dans les plastiques

les parabènes, conservateurs utilisés dans les cosmétiques

les organochlorés (DDT, chlordécone…) utilisés dans les phytosanitaires

l’étain et dérivés utilisés dans les solvants

Le tableau suivant regroupe quelques PE avec leur origine et leur fonction.

Conséquences sur la santé

Certaines substances ont une toxicité établie à forte dose, mais il semblerait que d’autres substances ont des effets néfastes à long terme, à travers plusieurs générations ou à faible dose. Généralement, en deçà d’un niveau d’exposition à un produit néfaste, des effets sanitaires ne peuvent apparaitre (effet seuil). Les PE, eux, sont suspectés d’agir même à faible dose, comme les substances cancérigènes. Certains peuvent aussi avoir des relations dose-réponse non monotones, c’est-à-dire que les effets les plus importants sont observés à faible dose. Pour ce qui est de la sensibilité aux perturbateurs endocriniens, elle peut varier selon les périodes de la vie. Les plus fragiles étant la période du développement fœto-embryonnaire, de la petite enfance, et la période de la mise en place de la puberté.



Il y a également les Effets cocktails, ceux-ci suggèrent que la compréhension des effets des perturbateurs endocriniens prenne en compte l’exposition de l’individu à un mélange de substances chimiques et de comprendre leurs interactions au sein de l’organisme humain sur le long terme, et ceci dès la période du développement fœto-embryonnaire.

Voyons ensemble les effets néfastes de quelques PE sur la santé.

Les silicones utilisés dans les produits cosmétiques pour leurs propriétés lubrifiantes et adoucissantes sont peu, voir non biodégradables et seraient difficilement assimilables par les organismes qui les ingèrent. Les polyéthylènes glycols (PEG) sont largement utilisés dans les produits cosmétiques pour leurs propriétés de solvants, d’humectants, d’agents tensioactifs et de solubilisants. Ces molécules sont accusées d’avoir des effets cancérigènes et allergènes. De plus, leur production est très polluante et ils contaminent durablement l’environnement. Puisqu’ils ne pénètrent pas la peau saine mais qu’ils peuvent pénétrer une peau endommagée, l’application de produits cosmétiques contenant des PEG serait sans danger sur une peau saine mais est à éviter sur une peau lésée.



Les sels d’aluminium sont employés en tant qu’antitranspirants. Il existe une controverse sur l’exposition à l’aluminium et le risque de développer des pathologies neurologiques en particulier la maladie d’Alzheimer. L’aluminium est également incriminé dans le développement du cancer du sein. À ce jour, aucun lien de causalité n’est établi entre l’aluminium et le cancer du sein étant donné que les sources d’aluminium environnementales sont multiples. L’éthylène-diamine-Tetra acétate (EDTA) est une substance permettant d’améliorer la stabilité et l’aspect des produits cosmétiques. Il est connu pour être responsable d’eczéma de contact.  Il a été prouvé que le formaldéhyde est cancérogène pour l’homme. Sa concentration dans les produits cosmétiques est dès lors réglementée et son utilisation pratiquement abandonnée. 

Ainsi, tout produit cosmétique utilisé entraine des modifications des caractéristiques biologiques du tégument (teneur en eau, cohésion cornéocytaire, état de surface…).

En définitive, les Perturbateurs endocriniens sont des substances ou des mélanges exogènes altérant les fonctions du système endocrinien et induisant de ce fait des effets nocifs sur la santé d’un organisme intact, de ses descendants ou au niveau des (sous)-populations. Ceux-ci peuvent agir soit sur le métabolisme, le développement neurologique, l’immunité ou encore le système hormonal. Ils sont retrouvés partout dans notre environnement : nous les inhalons, les ingérons, les touchons….



Les PE sont responsables de nombreuses anomalies chez les humains, certaines étant transmissibles à plusieurs générations. Ainsi, nous devons prendre des précautions et limiter le plus possible toute exposition brève ou prolongée aux perturbateurs endocriniens, pour notre santé et celle des générations futures.  Et pour ce qui en est des produits cosmétiques, il est recommandé :

de limiter les contenants en plastiques un maximum;

de diminuer l’utilisation des produits cosmétiques durant la grossesse afin de diminuer l’exposition du fœtus aux PE;

de bien choisir son écran solaire et de le renouveler chaque année.

-Ludjie Love S. MERILAN

Sources:

Les perturbateurs endocriniens, https://sante.lefigaro.fr/mieux-etre/environnement/perturbateurs-endocriniens/quels-sont-effets-sur-sante

Les perturbateurs endocriniens, https://www.anses.fr/fr/content/les-perturbateurs-endocriniens

Les perturbateurs endocriniens, https://www.inserm.fr/information-en-sante/dossiers-information/perturbateurs-endocriniens

Les perturbateurs endocriniens, https://www.louvainmedical.be/fr/article/les-perturbateurs-endocriniens (tableau)

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