Vers une meilleure gestion des déchets domestiques

Port-au-Prince, non loin du palais national, 6h10 du matin, les rues commencent à se gonfler de piétons, de marchands et de véhicules de tous genre. Un coup d’œil à l’angle de l’avenue John Brown et de la rue Capois. Elle est là, immortelle telle une déesse grecque, elle se régénère. Et comme si sa seule présence ne suffisait pas, elle dégage une senteur, qui à elle seule peut sans doute réveiller les morts de la colonie. Elle n’était pas aussi volumineuse il y a quelques heures pourtant, des citoyens comme vous et moi veillent à ce qu’elle grandisse sans arrêt, cette pile de vielles chaussures, de boîtes en cartons, de pelures de fruits, de viandes pourries et de déchets de toutes sortes et de toutes provenances.



Et, comble de l’ironie, ces mêmes citoyens passeront là quelques heures plus tard, en se mettant la main devant la bouche et le nez et arboreront ce visage de dégoût et de colère comme s’ils seraient prêt à crucifier ceux qui ont osé salir le coin de rue. Ils se disent innocents mais ignorent que ce sont leurs propres déchets qui ont contribué à cet amas d’immondices. Personne n’est innocent, dans la gestion des ordures, nous sommes TOUS RESPONSABLES.



Cet amoncèlement, comme les milliers d’autres qui jonchent nos trottoirs et fouettent notre odorat, est formé en majeure partie de débris domestiques. Ce sont tous les déchets produits par un foyer. Les avaries qui se trouvent dans nos poubelles à la maison, les vieux objets dont nous nous débarrassons chaque jour. Mais que faire ? Les fatras ne peuvent tout de même pas être entassés chez nous. La meilleure gérance de nos poubelles se fait en 3 étapes simples pratiques et écologiques : LE TRI SELECTIF, LE COMPOSTAGE, LE RECYCLAGE.



Les déchets domestiques ou ménagers ont 2 provenances, la plupart sont d’origine organique telles que les pelures de fruits et de légumes, la nourriture jetée, les coquilles d’œufs, globalement tout ce que l’on peut manger ou qui provient directement du monde végétal ou animal. Les autres sont non-organiques, comme les vieilles chaussures, les boites en carton, les bouteilles en plastique ou en verre. Les sacs-poubelle que nous jetons quotidiennement sont composés en majeure partie de déchets organiques.



Ce sont des corps putrescibles et facilement biodégradables. Ils ont donc une valeur considérable et peuvent être utilisés à bon escient. Pour cela, il faut les séparer des autres débris non-organiques. On pratique alors, le TRI SELECTIF qui est le fait de classer les déchets d’une poubelle selon leur nature et leur rapidité à se biodégrader. Une fois collectés ces détritus putrescibles seront fermés hermétiquement puis subiront les procédés qui les rendront nourriciers aux sols, c’est le COMPOSTAGE.



Les autres déchets issus du tri sélectif, et qui n’ont pas pu passer au compostage sont  inorganiques. Ils sont très lents à la biodégradation et ont souvent subi des transformations industrielles irréversibles. Pour ceux-là, il faut pratiquer le RECYCLAGE. C’est un procédé de traitement de déchets, qui permet de réintroduire ou de réutiliser un produit en fin de vie ou des fragments qui le composaient. Il concerne le plus souvent les objets en métal, en verre ou en plastique.



A travers ces procédés le volume de détritus produits chaque semaine par un ménage se verra considérablement diminué. Les rues en seront donc moins polluées. Pourtant, tout cela sera vain si nous n’éduquons pas nos enfants sur la salubrité et si nous ne punissons pas ceux qui souillent les trottoirs. Il est du devoir de chacun d’œuvrer pour la protection de l’environnement et la propreté de notre pays car dans la gestion des déchets, nous sommes TOUS RESPONSABLES.

Jean-Christophe PAUYO

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