Planter pour reboiser, reboiser encore, reboiser sans cesse…!!!

Haïti, avant le temps colonial était recouvert d’arbres de toutes sortes, le territoire avait une couverture forestière estimée à plus de 90%.  Les années passent, le temps évolue maintenant ce n’est plus pareil. La couverture forestière actuelle est estimée à moins 2% par certains, à 4% par l’agence des Nations Unies, d’autres organisations estiment qu’elle est sous-évaluée et représente bien plus que 4%. De par les chiffres, nous sommes tous d’accord que le pays est enclin à une déforestation accrue et que les conséquences ne sont pas les moindres.



Cette déforestation du pays continue à causer de nombreuses pertes au niveau de notre biodiversité, remarquons que nous n’avons plus de ces beaux oiseaux  qui embellissaient notre faune. À chaque intempérie, à chaque goutte de pluie tombée, l’inondation survient et provoque de nombreux dégâts matériels ainsi que de nombreuses pertes en vies : animale et/ou humaine. La terre devient de moins en moins fertile, surviennent également des glissements de terrain, ce qui cause l’érosion et dans un contexte global le changement climatique sont aussi dans la longue liste de conséquences liées  à la déforestation.



Donc cela ne parait pas anodin ; à chaque grande occasion, surtout le 1er mai en Haïti ; qu’on mène des campagnes de reboisement. Avec quelques sponsors en poche : un assez bon capital, l’achat de quelques plantules et quelques terrains vides tout est ok pour une campagne de reforestation ! Sans tenir compte des besoins du milieu, sans savoir quelle espèce est adaptée à tel ou tel milieu, sans prendre en considération les avis des gens environnantes, sans avoir aucun processus de surveillance de la croissance des plantules, la campagne fait son cours jusqu’à leur mise en terre.  C’est  ainsi que chaque année, plusieurs milliers de plantules sont mises en terre sans avoir une espérance de vie d’au moins  2 ans. On plante chaque année sans vraiment envisager une bonne perspective, il suffit de trouver des sponsors et recommencer l’année suivante. C’est devenu presque un cycle infernal et interminable.



Pour avoir des solutions concrètes et durables, il faut aller à la base des problèmes. L’une des causes principales de la déforestation c’est la misère. La  misère engendrée par la croissance de la pression démographique entraîne la coupe abusive des arbres. Comment empêcher  à un homme d’utiliser les moyens à sa portée pour sa survie ? Le processus de reboisement, de reforestation  ne doit pas seulement s’inscrire dans la mise en terre des plantules. Il faut aussi sensibiliser les gens contre la coupe des arbres en leurs montrant comment elle peut être nocive pour l’environnement et comment cela peut affecter leur vie future. Il faut leur donner d’autres moyens de revenu pour subvenir à leurs besoins pour les empêcher d’utiliser les arbres comme alternative  de survie.



Un processus de reboisement doit nécessairement les impliquer dans l’accompagnement des plantules jusqu’à maturité. Un arbre ne grandit pas du jour au lendemain ; c’est comme un enfant il faut en prendre soin, l’arroser, veiller à sa croissance et à son développement. Si on ne tient pas compte des besoins des gens qui coupent les arbres, si on ne les intègre pas dans le processus de reboisement tout en les accompagnants ; on plantera et on recommencera l’année prochaine, encore l’année suivante et ainsi de suite pendant que la déforestation elle, continuera à faire ravage.

Carl Andy JOB

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