La méringue

Pour les amateurs de pâtisseries et les intéressés de cultures étrangères, quand on voit méringue, c’est cette pâtisserie très légère et très fine, composée uniquement d’un mélange de blancs d’œufs et de sucre qui nous vienne à l’esprit. Mais de notre côté, dans la culture haïtienne, le sens du mot méringue se détache totalement de celui cité antérieurement.

Dans son ouvrage sorti en 1988 et titré « La meringue, danse nationale d’Haïti », Jean Fouchard nous dit que le mot « méringue » est dérivé d’une danse bantoue nommée « mouringué ». En effet,  le méringue (à ne pas confondre avec la merengue de la République Dominicaine) est une musique de danse et un symbole national haïtien. Il s’agit d’un style de musique joué avec des instruments à cordes, avec des instruments appartenant à la section des cuivres, au piano et à d’autres instruments à percussions.



La méringue selon une hypothèse de Jean fouchard serait né au milieu du XIXe siècle, donc il serait né de la déformation de la contredanse française et du brassage de rythmes musicaux africains provenant du vaudou, mélange qui va déboucher sur le carabinier et le Kalinda qui vont déboucher à leur tour sur la méringue haïtienne qui selon certaines affirmations influencerait la merengue dominicaine. Ce style était joué par les orchestres qui,  dans les années 40, tenait l’étendard de ce rythme national avec des personnalités comme Issa El Saieh, René St Aude et Antalcidas Murât qui ont fondé le « super-orchestre » qui compte des tubes comme « Choucoune », « Haïti Chérie », « La Sirène La Balène ». Sous l’influence du « Jazz américain »,  ce style s’est vu changé vers les années 60 en « cadence-rampa » qu’on traduisait en  méringue selon le style de Weber Sicot et en « compas-direct » qu’on traduisait en méringue selon le style de Nemour Jean-Baptiste. À nos jours, le compas-direct ou tout simplement le Compas reste le fier héritage de la méringue haïtienne.



Aujourd’hui encore, on fait mention de méringue, surtout pour le carnaval. Les « méringues carnavalesques », différemment de la méringue initiale et/ou du compas, sont joués au Presto , ils ont des textes un peu plus libertins et sont généralement conçus pour animer sur un parcours assez long et pouvant tenir en haleine le public traditionnellement en liesses à cette période.

La méringue, quoiqu’on en parle peu à présent, restera le point de départ de cette bonne musique qu’est la musique haïtienne. 

                                                                                             Karl Luchair Gassendy LECCINOR

Sources:

https://lenouvelliste.com/article/53643/meringues-carnavalesques/amp

https://en.m.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9ringue

https://www.erudit.org/fr/revues/cumr/1980-n1-cumr0413/1013735ar.pdf

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