Haïti, fait partie de ces pays qui se trouvent dans l’incapacité de faire face à certains problèmes majeurs (insécurité alimentaire, surpopulation, pollution et autres besoins de ses habitants) qui touchent sa population à plusieurs niveaux. L’accroissement rapide de la population pèse beaucoup sur la santé des individus ; le nombre de médecins/habitant et les infrastructures sanitaires ne pouvant pas suivre le rythme d’évolution de la population deviennent insuffisants.
De plus, les infrastructures existantes sont mal réparties sur le territoire ; les meilleurs hôpitaux, médecins, infirmiers, équipements sont concentrés dans les grandes villes au détriment des villes de province. En Haïti nous arrivons beaucoup plus facilement à manger en quantité qu’en qualité. La sous-alimentation et la malnutrition sont récurrentes. Les aliments consommés en moyenne ne renferment pas la quantité de calories (moins de 200 calories par jour) et de vitamines nécessaires. À ces problèmes, s’ajoute la dégradation de l’environnement ayant des conséquences directes et néfastes sur la santé.
POLLUTION, DÉBOISEMENT, OGM.
Dans les pays sous-développés comme Haïti, les taux de natalité et de fécondité sont très élevés, par conséquent, la population augmente très rapidement. Cette démographie galopante a des raisons culturelles (volonté d’avoir plusieurs garçons pour assurer sa descendance et prouver sa fertilité) et économiques (l’enfant est un investissement et une assurance pour ses parents). Cette hausse de la population augmente la demande sociale : problèmes de nourriture, d’habitat, d’urbanisation, d’assainissement, d’électrification, d’éducation, de santé, etc. Elle est également à l’origine de différents problèmes liés à l’environnement qui, en bout de chaîne, auront des impacts négatifs sur la santé.
Considérons un premier cas de figure, la pollution.
En effet, la pollution n’est pas directement liée à la surpopulation mondiale. Les pays les plus développés sont ceux qui polluent le plus et aussi ceux qui ont les taux de natalité les plus faibles. Toutefois, l’augmentation de la population entraîne une augmentation d’utilisateurs de produits en tout genre desquels, résultent les déchets. Ainsi, une mauvaise gestion de ces déchets, comme c’est le cas en Haïti, représente non seulement un danger pour l’environnement, mais également une entrave à la santé. Cette pollution générée par cette incapacité à gérer ces déchets, a pour conséquence environnementale l’augmentation de l’effet de serre et, favorise le développement de maladies transmises pour la plupart par des insectes (vecteurs), telle(s) :
– Le paludisme (Synonyme : malaria) : provoqué par le parasite Plasmodium et transmis par des moustiques qui résident, en plus des montagnes de détritus, principalement à proximité des étendues aquatiques que les femelles utilisent pour la ponte de leurs œufs.
– Le choléra, la salmonellose, la tuberculose, la shigellose, la typhoïde, la dysenterie, etc… (maladies véhiculées généralement par les mouches)
– La leptospirose, la tularémie, la jaunisse infectieuse, la peste bubonique, etc. (maladies transmissibles véhiculées par les rongeurs principalement).
Un deuxième cas de figure, le déboisement.
La pression démographique augmente de plus en plus les besoins de la population (papiers, habitats, charbon (cuisine, industrie), produits textiles surtout). Ces besoins sont en grande partie satisfaits par la surexploitation de ressources naturelles. Parmi ces actions directes néfastes à l’environnement, nous citerons l’abattage non contrôlé des arbres à des fins domestiques et industrielles. Les arbres ont un effet bénéfique sur la santé et le bien-être humain par leurs effets modérateurs sur le climat, l’amélioration de la qualité de l’air, la réduction du gaz carbonique (CO2), en formant une barrière secondaire contre les rayons ultra-violets, et pour la confection de médicaments. Le déboisement nuit de manière indirecte la santé et engendre des maladies telles :
– Des maladies physio-respiratoires et cardio-vasculaires (pneumonie, cancer du poumon) : À partir d’une certaine concentration dans l’air, le gaz carbonique s’avère dangereux voire mortel. La valeur limite d’exposition est de 3% sur une durée de 15 minutes. Cette valeur ne doit jamais être dépassée. Au-delà, les effets sur la santé sont d’autant plus graves que la teneur en CO2 augmente. Ainsi, à 2 % de CO2 dans l’air, l’amplitude respiratoire augmente. À 4 %, la fréquence respiratoire s’accélère. À 10 %, peuvent apparaître des troubles visuels, des tremblements et des sueurs. À 15 %, c’est la perte de connaissance brutale. À 25 %, un arrêt respiratoire entraîne le décès.
– Le cancer : En petite quantité le rayonnement UV est bénéfique et indispensable à la synthèse de vitamine D. Les UV servent également à traiter plusieurs maladies, dont le rachitisme, le psoriasis, l’eczéma et l’ictère. Chez l’homme, l’exposition prolongée au rayonnement UV peut avoir des effets aigus et chroniques au niveau cutané, oculaire et immunitaire. À long terme, les UV provoquent des lésions dégénératives dans les cellules cutanées, le tissu fibreux et les vaisseaux sanguins, conduisant à un vieillissement prématuré de la peau, à des photodermatoses et à des kératoses actiniques.
Et pour finir considérons les organismes génétiquement modifiés(OGM).
Face à une population croissante, l’autonomie alimentaire et l’agriculture paysanne sont mises en péril. Plus de bouches à nourrir, manque de structure au niveau agricole, Haïti tout comme les autres pays du tiers monde, n’a apparemment pas d’autres choix que de développer son secteur agricole, au lieu d’importer des produits ayant subi des traitements chimiques. Les risques potentiels associés à l’utilisation d’OGM menacent l’environnement (toxicité des cultures et végétaux environnants), mais aussi pour la santé :
– Développement de résistances aux antibiotiques
– Diminution de la valeur nutritive de certains aliments (Mauvaise nutrition)
– Risques imprévisibles associés à la consommation d’aliments avec OGM (Cancer).
Il important de mentionner que la pollution, le déboisement et les OGM, ne sont que 3 problèmes, parmi beaucoup d’autres, auxquels sont exposés l’environnement ayant des conséquences à court, moyen et même long terme sur notre santé.
Protégeons notre environnement, et par la même occasion préservons notre santé, pour assurer un meilleur avenir à nos enfants et ne pas leur laisser trop de travail.
Daniel Nadjee MERISMA
RÉFÉRENCES :
http://www.aje-environnement.com , pollution, consulté le 5 juillet 2020
http://www.ogm.gouv.qc.ca , OGM & Santé, consulté le 5 juillet 2020
http://www.rentokil.com , Rongeurs & Maladies, consulté le 5 juillet 2020
http://www.mamawax.com , Les moustiques, consulté le 8 juillet 2020
http://www.fao.org , La surpopulation, consulté le 8 juillet 2020